Le 4 octobre 2017 à Saint-Camille en Estrie, le Réseau québécois des Villes et villages en santé, Les Arts et la ville et Destination Saint-Camille conviait les acteurs municipaux, les agents de développement et les acteurs culturels et du réseau de la santé à une journée de réflexion sur l’apport de la culture au développement d’une communauté en santé.
- Comment la culture peut-elle contribuer au développement d’un milieu de vie créatif, résilient et innovant ?
- Comment les activités culturelles favorisent-elles l’implication citoyenne et la cohésion sociale ?
- Comment la culture participe-t-elle à augmenter les indicateurs de bonheur individuel et collectif ?
En somme, comment la culture permet-elle de bâtir des communautés vibrantes et en santé?
Le Centre le Camillois à Saint-Camille et la Société des arts technologiques de Montréal étaient pour l’occasion connectés par le biais d’équipements de téléprésence permettant aux participants et aux conférenciers dans les deux lieux d’échanger entre eux facilement. Une belle façon d’étendre plus largement cette réflexion au Québec !
Synthèse de l’atelier participatif
Tout au long du colloque, les conférenciers ont évoqué le lien étroit existant entre culture et santé. Témoignages inspirants, données probantes, exemples de projets : les congressistes avaient l’occasion d’ajouter à leur propre expérience des initiatives d’une grande diversité réalisées au Québec.
À la fin de la journée, nous souhaitions recueillir les réflexions des participants sur la façon de favoriser la réalisation de projets culturels au bénéfice de la santé des individus et des communautés. Ces faits saillants devant être diffusés plus largement dans les réseaux des organisations ayant participé à la tenue de l’événement. Ils pourront aussi permettre d’orienter les réflexions d’un groupe de travail prochainement formé sur la question.
Nous présentons à la suite les éléments qui ont été priorisés par les congressistes dans le cadre de cet échange.
CONCLUSION – ATELIER PARTICIPATIF
Invités à répondre à la question « À la lumière des conférences, en quoi les arts et la culture peuvent-ils favoriser la construction d’une communauté vibrante et en santé ? Quels sont les facteurs déterminants ? », les participants ont soulevé plusieurs idées marquantes entendues au cours du colloque. Voici, en somme, ce qui les a interpellés :
CULTURE ET MOBILISATION LOCALE
Plusieurs d’entre eux ont souligné le rôle mobilisateur que peut jouer la culture dans une communauté, permettant ainsi de faire se rencontrer les gens provenant d’horizons variés, de réunir, de créer des « rencontres improbables » selon la belle formule de Michel Vallée. En ce sens, la culture peut agir comme un formidable outil d’inclusion sociale. Elle crée un sentiment d’appartenance à la communauté, elle forge l’identité de celle-ci, une identité où les différences deviennent une richesse. Envisagée de cette manière, la culture permet effectivement d’améliorer la santé psychologique des individus auparavant laissés pour compte, de même que la santé sociale de la communauté puisqu’elle déjoue la peur de la différence, prémisse au rejet de l’autre, à l’« in-différence ». Pour y arriver, la médiation culturelle apparaît comme un modèle d’action présentant un fort potentiel d’amélioration de la santé des collectivités. Dans tous les cas, les participants ont souligné, d’une manière ou d’une autre, l’importance de placer le citoyen au cœur de nos actions et de nos préoccupations.
RECONNAISSANCE DE LA CULTURE
Un important travail reste à faire pour que soit reconnue la contribution fondamentale de la culture à la santé des communautés, et pour que celle-ci se traduise par de la volonté politique et des ressources appropriées.
ÉDUCATION + CULTURE
La culture doit faire partie de l’éducation, et ce, dès la petite enfance. Les jeunes sont des acteurs et des porteurs de culture aujourd’hui, mais ils seront aussi ceux de demain. Cependant, la culture concerne l’ensemble de la société et cela doit se refléter dans les actions mises en œuvre dans nos communautés, dans les politiques municipales et gouvernementales, dans la transversalité au sein de la société civile (les différents champs d’intervention) ainsi que des ministères (ministères de l’Éducation, de la Famille, de la Santé, etc.).
Enfin, un groupe de participants a bien résumé le rôle que joue la culture pour la santé globale de nos communautés, en affirmant qu’elle « donne aux citoyens de solides racines pour se développer et des ailes pour permettre le rêve, l’émancipation ».
Les interventions des participants devant échanger sur la question « À la lumière des réflexions et des discussions de la journée, qu’est-ce que je souhaiterais pour la santé de nos communautés ? Comment la culture pourrait nous permettre d’y parvenir et par quels moyens ? » ont mis en lumière plusieurs pistes de réponses :
LÉGITIMITÉ DE LA CULTURE EN SANTÉ PUBLIQUE
Plusieurs d’entre eux ont mis de l’avant la nécessité que la culture soit prise plus au sérieux, qu’elle soit plus légitime aux yeux des décideurs. Pour y arriver, il est donc essentiel de s’appuyer sur des données scientifiques qui permettraient ce changement de perception et de faire de la culture un véritable déterminant de la santé.
Cela conduirait concrètement par l’intégration de la culture dans le programme national de santé publique et donc d’avoir plus de fonds pour les actions culturelles qui vont dans ce sens.
Pour certains groupes, ils ont également pensé à intégrer la culture comme une part importante des saines habitudes de vie, concept transversal en santé publique qui pourrait être une porte d’entrée pour éviter de travailler en silo. Cela permettrait également aux municipalités, lorsqu’ils travaillent sur leur politique de SHV, d’intégrer pleinement la culture, ou bien de faire une politique culturelle à part.
ÉDUCATION + CULTURE
Au-delà de l’importance accordée à la nécessaire volonté politique, plusieurs ont mis de l’avant l’importance de travailler avec le milieu éducatif pour intégrer la culture dès le plus jeune âge et d’investir davantage dans les structures culturelles. Il ne faudrait donc pas se limiter aux acteurs culturels et de santé publique lorsqu’un dialogue national sera établi.
La plupart des groupes ont finalement repris l’idée d’un comité national en précisant l’importance d’avoir une vision concrète et basée scientifiquement.

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